Le coffre des jouets oubliés

Dans un magasin, au milieu d’une allée, une vendeuse découvre une peluche abandonnée. C’est un ourson tout fripé. La vendeuse le ramasse et le dépose dans une malle où il y a déjà d’autres peluches. Seulement, cette malle est unique dans son genre : Elle est magique. Lorsque les doudous sont à l’intérieur de celle-ci, ils ne sont plus de simples objets. Ils peuvent parler… à condition de n’être vu par personne, ce qui est le cas ici !

- Whoua ! Quelle chute ! C’est ce qui s’appelle tomber de haut ! Fanfaronne l’ourson en atterrissant sur ses pattes.

- Tiens ! Un nouveau ! Claironne un éléphant avec sa trompe.

Sans s’étonner plus que ça, l’ourson s’exclame :

- Bonjour, mes amis ! Je m’appelle Padou !

- Moi, c’est Tatita ! Que sais-tu faire, toi ? Minaude une jolie poupée.

- A part des câlins, je ne fais rien d’autre ! déclare fièrement Padou.

- Quelle jolie voix tu as ! Voudrais-tu chanter avec nous ! Gazouille Tatita.

- Pourquoi pas ! Fredonne Padou.

- Youpi ! S’exclament un lapin à cymbales et un singe dansant.

Toute la petite bande pousse des cris de joie, sauf un chat persan qui change nonchalamment de position et baille à s’en décrocher la mâchoire.  - Oh non ! Pitié, pas ça ! Miaule-t-il.

Sans faire plus attention à ce gros matou, chacun y va de son refrain. Le singe, le rythme dans la peau, exécute une chorégraphie sensationnelle. L’éléphant claironne avec sa trompe à s’en faire éclater ses joues et le lapin tape sans relâche sur ses cymbales. Padou ne s’est jamais autant amusé. Ils sont fous de joie. Aucun ne voit le temps s’écouler. Sauf un bien sûr ! Le chat persan ! Il miaule de nouveau, bouche ses oreilles avec ses pattes. Ce boucan lui est devenu insupportable. Ses poils s’hérissent sur son dos. Il est au comble de l’exaspération au moment où le couvercle de la malle se soulève. Illico presto, les doudous s’immobilisent. Des mains pénètrent à l’intérieur et les bousculent dans tous les sens pour attraper enfin … le chat persan !

Quelque part, à l’extérieur de la malle les doudous entendent des cris de joie. Ce sont ceux d’un enfant tout heureux d’avoir retrouvé son doudou chat.

- Enfin, ce n’est pas trop tôt ! Ravi de vous quitter, bande d’allumés ! Miaule le chat avant que le couvercle se referme.

- Quel toupet il a ce sac à nœuds de nous nommer ainsi ! Dit Padou d’un ton vexé.

- Tout de même, il a de la chance, lui, il retourne chez lui. Répond tristement le lapin.

- Vous croyez que les enfants nous ont oubliés pour toujours ! S’inquiète Tatita les yeux tout larmoyants.

- Allons-nous rester longtemps ici ? Demande l’éléphant tout bas.

Padou les regarde, puis d’une voix rassurante, chantonne :

- Hey, les amis, tant que nous serons ensemble, la fête continuera.

Sur cet air joyeux, Le lapin tape de plus belle sur ses cymbales. L’éléphant lève sa tête puis claironne avec sa trompe à s’en faire éclater ses joues. Et quant au singe, il fait tant le pitre que Tatita ne peut s’empêcher de rire. La mélancolie de chacun s’était envolée. La magie du monde des peluches renaissait de nouveau au plus grand plaisir de tous. Et sans la compagnie du chat persan, c’était deux fois plus rigolo !